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L'archéologie par les médias

9 mai 2010

Les origines de l'homme, une histoire changeante...

Après une longue absence je reprends le clavier pour faire part de très récentes découvertes dans le domaine de la préhistoire. Je ne parlerais donc pas spécialement de la façon dont est traitée l'archéologie dans les médias (bien que je m'appuie sur des publications en ligne) mais tiens à faire part de ces récentes découvertes qui remettent à la fois en cause les publications scientifiques, la majorité des œuvres de vulgarisation (et qui peuvent donner raison à certaines publications jusqu'alors considérées comme fantaisistes) et également des articles que nous aurions pu écrire (aux vues de ces nouvelles révélations je me vois par exemple contraint de repenser un futur article concernant RRRrrrr!!!)

Mais ces découvertes que je présente comme exceptionnelles quelles sont-elles ? Et bien il y en a plusieurs, tout d'abord datant du 24 mars 2010, la découverte d'un nouvel hominidé ! Pour l'instant il n'est pas encore determiné s'il s'agit d'une nouvelle espece ou d'un lignage différent, mais les spéculations pourraient aller bon train, quant-aux relations de ces derniers avec les homo sapiens et les homo neandertalis alors présents en Europe.

Cependant c'est la déclaration du 07 mai 2010 qui se révèle très importante dans ce que je tiens à dire maintenant. Il est désormais déterminé que l'homme actuel serait issu d'un croisement entre l'homo sapiens et l'homme de Neandertal.

Depuis longtemps les chercheurs s'intéressent à cette question, ne serais-ce qu'à cause de sépultures montrant des corps possédant des caractéristiques des deux groupes et bien sur pour comprendre la disparition des second. Cependant actuellement la tendance chez les chercheurs semblait plutôt impliquer qu'un croisement n'avait été possible... ce qui est donc, si l'on en croit les nouvelles découvertes, faux !

Arrivons maintenant à une conclusion se tournant plus vers le sujet de ce blog. L'homme moderne serait donc issu d'un croisement entre homo sapiens et homo neandertalis (l'explication est un peu plus complexe ,pour plus de détails je vous renvoie à l'article) et la théorie d'une descendance directe d'avec l'homme moderne est donc désormais en partie exclue (et pourquoi pas l'implication d'un troisième hominidé dans cette évolution ? Une telle spéculation est très prématurée mais l'avenir nous dira, peut-être si ceux-ci ont également un rôle dans notre évolution actuelle).

Fini donc la dichotomie entre néandertal et sapiens, et les œuvres les présentant comme cohabitant de façon très intime (je pense ici à une interprétation que j'ai du film d'Alain Chabbat) seraient désormais dans le vrai, bien que pour leur époque de sortie elles soient un véhicule d'erreur.

La vérité sur nos origines à donc grandement changé en l'espace de quelques jours et c'est bien là ce qu'est l'archéologie, une science de la découverte constante, une science pouvant sans arrêt remettre en cause les théories précédentes même si elles sont communément admises. C'est ce qui fait de l'archéologie une science considérée comme inexacte et, à mon sens, si passionnante. Rien n'est admis, tout est sujet à caution, et si les médias présentent certains faits comme des réalités rien ne dit que de nouvelles découvertes ne viendront pas tout bouleverser (précisons que les différentes étapes de la fouille sont autant des étapes de destruction qui peuvent provoquer une perte de données, données qui ne sont elles-mêmes pas forcement toutes conservées  jusqu'à leur mise au jour).

Ainsi selon cette logique, chaque article de se blog se présente comme une critique de médias aux vues des connaissances actuelles mais rien ne dit qu'ils ne se révèleront pas obsolètes suite à de futures découvertes (j'ai espoir qu'en ce cas nous puissions apporter divers erratum mais le temps considérable que prend la rédaction d'un billet et les recherches ne permettrait pas forcément une telle modification, il est donc important pour le lecteur connaissant un minimum le sujet traité de faire attention aux dates de publication).

Gildwin Bolöx

NB : Pour se tenir informé de l'actualité de l'archéologie, un site référence : archeologia.be. A noter pour les afficionados de facebook qu'archeologia.be y est présent et met très régulièrement à jour l'actualité archéologique.

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13 décembre 2009

Les bateaux tombes dans les médias.

Quelle majesté ce navire qui vogue vers le large, ces flammes qui s’en élèvent, la mort d’un roi, son dernier voyage vers le large, lieu de liberté, dans son bateau tombe. Image récurrente dans les films mettant en scène vikings, germains, voir saxons… scène spectaculaire et pleine de beauté que la fin de ce personnage, mais qu’en est-il dans la réalité ?

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Évidemment l’apparition d’un tel rite dans les médias est due à son caractère impressionnant, au rêve qu’il inspire mais, contrairement à bien des visions véhiculées, il est basé de véritables faits archéologiques. Nuançons quelque peu ces propos, les bateaux tombes ont bien existés mais ils ne sont pas totalement identiques à ce qui nous est montré dans les œuvres. Deux sortes de bateaux-tombes vont donc exister et ce sont les deuxièmes qui vont inspirer cette représentation.

Les premiers bateaux funéraires datent principalement de la période pré-viking, d’avant le 8ème siècle, il s’agit alors d’un navire dans lequel le défunt est déposé avant d’être mis en terre. Les bateaux de la période viking sont pour leur part bien incinérés avec leur occupant -ce dans le but qu’il rejoigne au plus vite le royaume des morts- cependant ils ne sont pas brulés en mer mais sur terre. En effet par la suite les restes sont récupérés pour être enterrés sous des tertres.

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Ces buchers funéraires sont donc bien réalistes pour une grande part si ce n’est qu’il n’étaient pas pratiqués en mer, pourquoi une telle modification ? Sans doute pour rappeler l’affinité des nordiques à cet élément. Et il est encore heureux pour les archéologues que les bateaux tombes aient ensuite été mis en terre, il serait en effet plus difficile de les repérer et fouiller s’ils étaient immergés alors qu’un tertre peu relativement bien être aperçu la plupart du temps et ne nécessite pas forcément de méthode de fouille spécifique -contrairement à l’archéologie sous-marine qui elle exige déjà un brevet de plongée de la part de toute l’équipe du chantier.

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Je voudrais également rappeler, bien que les médias ne fassent pas l’erreur, que les bateaux-tombes étaient réservés à une élite et qu’ils n’étaient donc pas destinés à tous -de nombreuses autres tombes existaient tel que les mégalithes, les bateaux de pierre (également destinés à une élite) ou des sépultures en pleine terre- en effet le cout d’un navire et sa perte volontaire ne pouvaient être permise que pour les plus puissants -je reviendrais sur le sujet du cout de telles constructions dans un autre article. Le puissant qui se faisait ainsi inhumé était accompagné de nombreux objets liés à sa vie, à son voyage dans la mort et au prestige -qui retentissait également sur ses proches- mais également parfois d’esclaves -sujet sur lequel je reviendrais également- qui offraient spontanément leur vie (selon les textes).

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Pour l’archéologie les bateaux funéraires sont des découvertes majeures en effet ces derniers, en plus d’indiquer l’importance d’un personnage, possèdent généralement de nombreuses richesses servant d’indication sur la vie de tous les jours des anciens scandinaves mais également sur les échanges qu’ils auraient pu avoir avec d’autres nation, par exemple le bateau tombe de Sutton Hoo (en Angleterre) contient des objets d’origine byzantine ce qui implique des échanges avec ces derniers. Mais en plus des découvertes faites dans ces sépultures se sont les bateaux eux-mêmes qui sont d’une importance capitale car il forme une des uniques sources sur la fabrication navale scandinave.

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Gildwin Bolöx

13 décembre 2009

Sydney Fox et les archéologies.

Un article sur Indiana Jones aurait pu agrémenter mon propos mais je pense finalement que les aventures de Sydney fox sont plus explicites.  En effet, à l’instar d’Indy elle est présentée comme une archéologue mais est bien plus jeune que lui -en effet le temps passant l’archéologie a subit bien des changement de mentalité et il y a un pas entre la vision des années 1930 et celle des années 2000. Or ce n’est nullement le cas ici, nous nous retrouvons bien face à Indiana en version féminine -et dans un monde plus contemporain- ce qui rend les deux médias utilisables pour l’article que je m’apprête à rédiger. Enfin, format oblige -il s’agit d’une série alors qu’Indiana Jones n’est qu’une tétralogie- Sydney va être impliquée dans des découvertes bien plus nombreuses.

Je ne souhaites pas, ici, aborder chacune des aventures de l’archéologue dans le détail mais veut seulement mettre en avant la diversité de ses péripéties au regard de ce qu’est l’archéologie de nos jours. Pour être variées ses aventures le sont, en effet Sydney va être amenée à voyager dans le monde entier pour récupérer des reliques, elle ira par exemple en Chine, en Angleterre, en Amérique latine, en Afrique, en Inde etc. Et ses aventures la mèneront sur les pas de Confucius (Vème siècle avant notre ère), du roi Arthur  (Vème siècle), des Incas (XVIème siècle) des templiers (XIIème siècle) ou des Minoens  (3ème millénaire BC), des péripéties très diverses donc et qui n’auront pour unique point commun que la principale protagoniste.

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Des épisodes très agréables à regarder certes mais loin de ce qu’est le métier d’archéologue, je passes outre toutes les aventures de l’archéologue pour parvenir à ses fins et veut uniquement m’attarder sur cette pluralité d’aventures. C’est là où le bas blesse…Un archéologue est un spécialiste, il ne travail que sur un unique domaine et ne pourra jamais se trouver sur des chantiers aussi variés que le fait Sydney. Certes la spécialisation de l’archéologue ne concerne pas forcément une époque et il peut particulièrement s’intéresser à l’environnement ce qui lui permet de s’occuper de plusieurs époques (comme en palynologie -l’étude des pollens- en archéozoologie -l’étude des animaux- ou en anthropologie physique -l’étude des squelettes) mais ce n’est pas le cas de l’aventurière qui ne se cantonne pas à une époque ni à un domaine spécifique de l’étude archéologique (je dirais même que l’environnement ou l’étude d’ossements sont les dernières de ses préoccupations -ce qui est pourtant la base de l’archéologie pour comprendre comment les hommes vivaient).

Certes un archéologue pourra exprimer le désir d’être le plus « complet » possible et d’avoir un maximum de connaissances pour appréhender au mieux ce qu’il voit sur le terrain mais ce métier commence avant tout par une spécialisation et jamais un archéologue ne connaitra parfaitement tous les domaines et ne pourra être un spécialiste en tout, c’est bien pour cela que les chantier de fouille grouillent d’experts en de nombreux domaines, qu’il s’agisse de personnes mieux aptes à étudier les vestiges ou de personnes étudiant la topographie par exemple.

De même un archéologue pourra tenter d’avoir un minimum de connaissance dans tous les domaines (je parles également des époques) pour échanger avec d’autres professionnels qu’il serait amené à connaitre ou tout simplement pour comprendre des publications qu’il pourrait consulter pour sa culture générale. D’autant plus que certaines découvertes peuvent avoir des conséquences sur d’autres domaines de recherche qu’elles ne semblent pas concerner de prime abord. Et je pense que c’est aussi le but de ce blog que de se faire assez généraliste -bien qu’il y ai pour l’instant un majorité d’articles sur la préhistoire- et de partager, par le biais des médias, les modestes connaissances de ses auteurs sur une multitude de sujets bien que nous tendions tous à nous spécialiser dans des domaines bien différents de certains de nos articles.

Gildwin Bolöx

9 décembre 2009

Le destin du buste de Néfertiti

Finis, pour le moment, mes articles sur la préhistoire. Changeons d’époque et rendons nous en Égypte, sous le Nouvel Empire, plus particulièrement sous Akhenaton et Néfertiti… Ah ! L’Égypte ! Les pyramides, les pharaons et leurs momies, les hiéroglyphes… l’image de l’archéologie aux yeux du grand publique.

Mon sujet, ici, ne concernera que l’une des merveilleuses découvertes faite par un égyptologue, le buste de Néfertiti. Je ne baserais pas mon propos sur un média en particulier car ils sont légion sur ce sujet, souvent ce buste est représenté dans les manuels scolaires, les beaux livres ou les documentaires. Vous vous demanderez à quoi bon faire un article sur ce sujet si les informations sont omniprésentes ? Nous parlerons de cet œuvre car il semblerait qu’elle soit fausse - le débat sur ce sujet n’est pas encore clos- ce qui nous permettra d’aborder les grandes impostures archéologiques. Je présenterais donc ici les arguments tendant à prouver que cette réalisation est fausse.

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Commençons par parler de l’esthétique de ce buste. Deux aspects semblent ici importants, tout d’abord sa forme, avec une coupe des épaules loin des réalisations égyptiennes de l’époque et proche d’une conception du … XXème siècle ! En effet le buste à les épaules coupées verticalement ce qui est loin des canons pharaoniques. Mais là n’est pas l’unique problème dans le buste de la reine -j’aurais même tendance à dire que cette anomalie aurait pu être faite volontairement dans un soucis d’innovation, et à dire que cette curiosité n’est pas forcément la plus importante- en effet regardons bien les yeux de la sculpture… Un d’entre eux est manquant ! Non pas manquant comme s’il avait été enlevé pour une raison quelconque, par exemple s’il avait été fait d’une matière précieuse et avait été récupéré à des fins financières, en effet ici les yeux ont été sculptés dans le bloc du buste et ne sont pas faits d’un matériau d’une valeur particulière, ce qu’atteste l’œil encore présent.

Un oubli de la part du sculpteur ? Un tel défaut ne saurait être laissé apparent, rendre la reine borgne s’avère être un outrage, peut-être même un des pires blasphèmes possibles. Une statue en cours de réalisation ? Tout porte à croire qu’elle était achevée, ne serais-ce que la présence de peinture. Les règles esthétiques du buste et cette oubli proche de l’hérésie porte à croire qu’il s’agit certainement d’un faux. D’autres éléments sur la composition de la statue sont avancés par Henri Stierlin et je renvois à sa lecture pour approfondir ces explications.

BUSTES

Mais pourquoi une telle réalisation ? Plusieurs raisons peuvent l’expliquer, d’une part l’envie de découvrir une rareté, un objet précieux -sur cette motivation de futurs articles seront certainement écrits- et d’autre part, l’archéologie expérimentale. Qu’est-ce que l’archéologie expérimentale ? Pour faire simple, il s’agit de reproduire des gestes du passé de la façon la plus exacte possible, afin de comprendre la culture matérielle et le mode de vie de nos ancêtre. Par exemple, des silex pourront être taillés à la manière des hommes préhistoriques ou, de façon plus spectaculaire, la construction d’un château médiéval à l’aide des anciennes techniques (cf. Guedelon)…

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En effet, quand on y réfléchit bien, l’archéologie expérimentale produit -à des fins scientifiques- de faux vestiges archéologiques. Et c’est cette solution qui semble être la bonne dans le cas du buste de Néfertiti, en effet Ludwig Borchardt, l’égyptologue à l’origine de cette « découverte » aurait eu dans son équipe un sculpteur auquel il aurait certainement demandé de réaliser cette œuvre, peinte avec des pigments trouvés sur le chantier, dans le but d’étudier le travail des anciens égyptiens en ce qui concernait la fabrication de bustes pharaoniques (ce qui pourrait expliquer alors les indices de contemporanéité de la pièce et la négligence apportée à la réalisation des yeux).

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Pourquoi un tel destin si le buste n’était en fait qu’expérimental ? Il semblerait que ce soit dû à un quiproquo entre Borchardt et la famille impériale allemande, ces derniers en visite sur le chantier de fouille auraient pris la sculpture pour une réalisation authentique et se seraient fait photographier avec, le « faussaire » n’aurait ensuite pas osé expliquer la méprise et aurait préféré faire passer le buste pour un vrai.

Cette œuvre extrêmement connue est certainement fausse, mais contrairement à d’autres pièces à l’authenticité remise en doute -et créées dans le but de leurrer la communauté scientifique- son destin aurait dû être tout autre.

Je conseil donc l’ouvrage d’Henri Stierlin :
Le buste de Néfertiti : une imposture de l’égyptologie ?

Gildwin Bolöx.

9 décembre 2009

Le matriarcat, prehistoric women une étude de cas.

Dans cet article nous aborderons le thème de la femme préhistorique en laissant volontairement de coté la vision que l’on en a de nos jours -un autre chroniqueur s’en chargera- mais en l’abordant principalement via la notion du matriarcat. Dans ce but un film nous servira de support, Prehistoric women.

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Commençons d’abord par un bref résumé de ce film réalisé par la Hammer en 1967 -ah la Hammer, les films d’horreurs comme on savait les faire dans le temps, mais qui parfois d’un point de vue historique sont aberrant, j’ai souvenir de vikings priant Poséidon… En se promenant dans la jungle l’éclaireur David Marchand va être kidnappé par une tribu autochtone souhaitant le sacrifier en l’honneur d’un de leur dieu, le rhinocéros blanc. Peu avant d’être tué il est projeté dans le passé où des femmes préhistoriques brunes ont le pouvoir sur des esclaves blondes et les hommes.

De nombreux films sont sortis au sujet de la préhistoire depuis 1967, alors pourquoi avoir choisi celui-ci ? Plusieurs raisons à cela, d’une part ce film illustre bien les visions courantes de la femme préhistorique, et dans le cas qui nous intéresse du matriarcat, et d’autre part pour sa relative ancienneté. En effet la vision du public n’a pas changé depuis le début des années 70 alors que les découvertes se sont multipliées et cette date est également importante comme je l’expliquerais plus tard.

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Abordons maintenant le vif du sujet : La préhistoire aurait été une société matriarcale… quelle belle vision quand on constate que de nos jours les femmes ne sont que rarement les égales des hommes. Quelle régression au cours des siècles ! Comment une telle inégalité a-t-elle pu naitre ? Ce serait une bonne question à se poser, mais le véritable problème serait occulté. Nous nous demanderons plutôt comment il a été décrété que les sociétés préhistoriques étaient matriarcales ?

Détruisons d’abord le mythe pour ensuite expliquer, la société préhistorique n’était PAS matriarcale malgré ce que l’on peut en dire de nos jours. Alors pourquoi cette vision ? Ce film nous apporte un élément de réponse rien qu’à la lecture de sa date, 1967. Que se passe-t-l en 1967 ? Rien en particulier mais l’époque ne voit-elle pas l’émergence de mouvements féministes ? Quelques mouvements féministes avant 1968 et à compter de la fin des années 60 l’apparition du féminisme radical, rejetant totalement la société patriarcale. Avec les deux phrases précédentes le principal coupable de cette vision est dénoncé. Les féministes vont décréter que les femmes étaient au pouvoir dans les temps anciens et qu’elles doivent de nouveau s’émanciper du joug masculin, cette falsification de l’histoire ne change rien à la noblesse de la cause féministe mais quelle tristesse pour la compréhension de notre passé (sur les manipulations du passé nous seront certainement amenés à revenir celles-ci étant légion). Ce film semble clairement dirigé par une portée féministe, en effet pas un homme libre et tous réduits en esclaves.

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Les féministes sont les principaux coupables de cette vision, mais pas les seuls, en effet s’ils ont décrété que les femmes étaient au pouvoir à la préhistoire ce n’est pas sans raison, ils sont bien allé cherché cette vision quelque part. Mais où donc ? Ce sont les préhistoriens eux-mêmes qui ont participés à l’élaboration de cette idée. Comment ? Après avoir mis au jour divers statuettes représentant des femmes ils ont avancé divers théories et une de celles-ci était que la société préhistorique était matriarcale et axées sur un culte du féminin et d’une déesse mère. Après tout, pourquoi pas… mais des constatations diverses ont entrainé un certain abandon de l’idée d’une femme dominante (voir d’une déesse mère). Ces statuettes seraient avant tout à voir comme un modèle d’art s’étant rependu très rapidement en Europe, étudions les rapidement. Que mettent-elles en avant ? Elles n’expriment pas clairement un caractère divin ou une importance sociale de la femme mais elles mettent clairement en avant leurs caractéristiques sexuelles. Seins, fesses ou vagin, voilà ce que l’on observe clairement sur ces statuettes, voilà ce qui y est représenté -comme parfois sur d’autres œuvres d’art où apparaissent également de temps en temps des organes sexuels masculins. (Je tiens également à faire part de ma tristesse en donnant en partie tord à l’article sur le matriarcat de wikipedia, si seul le role des femmes était connu dans la procréation la représentation de pénis est curieuse, sans compter le passage où seul les femmes apparaissent comme des artistes ou les uniques artisanes - voici concrètement un bel exemple de manipulation). Dans ces représentations rien qui n’indique une soumission de la part des hommes.

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Au contraire même ! Ces représentations peuvent apparaitre comme des excitants, ce qui serait alors un indice pour montrer que la société ne serait pas matriarcale mais, s’il fallait vraiment une distinction entre les sexes, patriarcale, à l’instar de la notre. Osons une mise en relation entre le passé et le présent, regardez les pubs contemporaines, elles sont souvent à caractère sexuel et mettent en scène des femmes, pourquoi de telles pubs ? Dans un but commercial bien sur, mais est-il nécessaire de faire intervenir des connotations sexuelles pour promouvoir un produit ? Non, elles servent à attirer l’attention mais en aucun cas elles ne montrent une hégémonie des femmes… elles s’avèrent même parfois dégradantes pour le statut de la femme. En y réfléchissant bien, il n’y a pas de grande différence entre ces pubs et les statuettes préhistoriques, dans les deux cas des femmes sont représentées avec des caractères sexuels prononcés, à la manière de pin-up (au sens premier du mot) pourquoi si une d’elle met est régie par les lois masculines l’autre relèverait-elle d’une société matriarcale ?

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Abordons maintenant le dernier indice sur la non existence d’une société matriarcale à l’époque préhistorique. L’étude ethnologique, chère aux préhistoriens, a permit d’étudier de nombreuses sociétés contemporaines, mais pour la plupart assez proches du mode de vie des chasseurs-cueilleurs du paléolithique, et aucune d’elle ne s’avère être matriarcale (par certains aspects certaines sociétés comme celle des Mosuo peuvent sembler matriarcale, cependant les femmes sont loin d’y tenir le même rôle que les hommes, comme ce devrait être le cas dans une véritable société matriarcale). Il est dur alors d’imaginer un changement de mentalité dans l’intégralité des populations.

Nuançons quelque peu mes propos, j’ai parlé d’une possible société patriarcale… elle est certainement autant probable qu’une société matriarcale comme on l’entendrait aujourd’hui, autant dire que les chances sont également minces. Premier point sur lequel j’aimerais revenir, sur le sens d’origine de matriarcat, celui du 19ème siècle, dans ce cas la société préhistorique l’aurait surement été (comme le serait alors celle des Mosuo dont j’ai parlé auparavant), en effet à l’époque une société matriarcale était une société matrilinéaire (une société où la filiation dépend de la mère), en effet la femme reste le seul géniteur dont on peut être naturellement certain parmi les deux parents -une société matrilinéaire est donc plus logique. Mais cela ne donnait pas à la femme de pouvoir hiérarchique ou politique. Les sociétés préhistoriques étaient  donc peut-être matrilinéaire mais surement pas matriarcale -du moins en temps que pendant au patriarcat).  Le deuxième point sur lequel je voudrais m’attarder est l’obsession pour les hommes contemporains de voir des rapports de force entre les hommes, il y en effet fort à penser qu’aux temps préhistoriques la vie reposait avant tout sur une coopération de tous -sur laquelle nous reviendrons-, et non sur une domination de certains.

Maintenant que le mythe de la société matriarcale n’est plus j’aimerais, pour conclure, parler de prehistoric women en lui-même, afin de mettre en avant un fait que je trouve relativement comique. Comme je l’ai dit ce film semble avoir une certaine portée féministe en montrant la suprématie des femmes sur les hommes, il est alors comique de voir que les actrices sont presque en sous-vêtements alors qu’elles ne sont qu’entre femmes et n’ont pas d’hommes à attirer -ce qui est, logiquement, le but premier de toute tenue un minimum sexy- les tenues peuvent même être vues comme dégradantes… disons clairement, ce film semble destiné à attirer la gent masculine (cf. les tenues), peut-être pour lui montrer qu’il fut un temps où les femmes avaient le pouvoir… même si la vérité semble toute autre.

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Gildwin Bolöx

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15 novembre 2009

RRRrrrr!!! L’homo Chabbatis, l’habitat

Dans mon article précédent je parlais en conclusion de la liane que le chef utilise afin de se déplacer, je voudrais revenir sur cette dernière. Le simple fait qu’un homo sapiens utilise une liane est, comme je l’ai déjà dit, risible mais ce qui l’est encore plus c’est le lieux où est la liane… dans une grotte ! Et oui, la végétation pousse dans les grottes c’est bien connu, sur les roches soit, mais en mettre à l’intérieur même de la grotte c’est légèrement risible… 

liane

Mais que fait donc notre chef dans cette grotte ? Il est venu voir le corps de la morte, chez elle ! Nous apprenons donc que la défunte vivait dans une grotte, et, plus tard, un personnage dira «dormir chez la morte»… il s’agit donc d’une grotte individuelle !

Attardons nous sur le thème de la grotte, il est en effet bien connu que les hommes préhistoriques vivaient dans des grottes. Vive les images d’Epinal ! Certes certains hommes préhistoriques vivaient dans des grottes ou des abris sous roches -un renfoncement dans des roches mais ne formant pas une grotte- mais ils n’en avaient pas tous l’opportunité. Toutes les régions ne sont pas pourvus de tel lieux, alors que devaient-ils faire dans ce cas là ? Se creuser un trou dans le but d’avoir une sorte de grotte à leur disposition ?

 
 

epinal

 

Nul besoin de grottes quand celles-ci ne sont pas disponibles -rappelons aussi que toutes les grottes ne sont pas habitables par les hommes, certains animaux, tel les ours y trouvant refuge, n’en déplaise à un personnage du film qui dira « si même les animaux se mettent à attaquer dans les grottes ». Les hommes préhistoriques savaient très bien vivre dans des habitats de plein air.

En cas d’habitat en plein air quel était donc la structure dans laquelle les premiers hommes vivaient ? Tout dépend des possibilités de ces derniers, parfois des tentes ou parfois des cabanes -en Ukraine des cabanes en os de Mammouth ont été retrouvées. Des habitats qui différaient en fonction du relief et des ressources disponibles là où se trouvaient les hommes préhistoriques donc.

 
 

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Pourquoi alors cette image d’Epinal ? Une raison m’apparait, les grottes et les abris sous roche sont beaucoup plus simples à repérer et à inspecter, les sites préhistoriques sont donc plus facilement trouvables en ces lieux puisqu’ils n’y a qu’a les explorer -d’autant plus que nos ancêtres s’accommodaient très bien de ces protections naturelles quand elles existaient. En effet les sites en plein air sont bien plus difficiles à trouver, nonobstant quelques silex taillés remontant parfois à la surface ces sites sont enfouis parfois profondément, à plusieurs mètres, dans le sol.

Dans ce film, un cliché de la vie préhistorique, dans des grottes, mais rien d’absolument choquant puisque pouvant concorder avec la réalité. Le plus gênant serait ici la notion de grotte individuelle, c’est mignon ils sont pudiques nos amis préhistoriques, ils tiennent à leur intimité… mais permettez moi de douter de cette notion d’intimité, ce pour plusieurs raisons. D’une part les hommes préhistoriques étaient centrés sur la vie en collectivité, bien plus que de nos jours, hors cette vision d’une demeure individuelle semble bien contemporaine et d’autre part car généralement les sites à grotte ne contiennent qu’une grotte habitée, une certaine intimité dans un habitat de plein air pourquoi pas, mais dans un habitat rocheux…

Encore une fois cette curiosité pourrait être expliquée dans le film, en effet il ne s’agit pas ici d’un habitat sous forme d’une seule grotte mais d’un complexe entier de grottes, système d’habitat assez curieux, mais après tout, si les conditions sont réunies, pourquoi pas…

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Dernier point que je souhaiterais aborder quant-à l’habitat de nos sujets, leur apparente sédentarité. Ces derniers semblent en effet vivre dans un village et ne pas s’en déplacer -du moins aucune référence n’y est faite et le mode de vie semble s’y rattacher. Au paléolithique supérieur l’habitat peut être provisoire -allant d’une journée à quelques mois- cependant il peut également être permanent si les ressources sont abondantes, cela sans pour autant impliquer l’apparition de l’agriculture et remettre en question le statut de chasseur-cueilleurs des populations y habitant.

Nous pouvons donc conclure que dans ce film l’habitat est l’expression d’un certains nombres de clichés et assez improbables, toutefois il n’est pas impossible aussi bien par la présence de grottes que par l’existence d’un village sédentaire. Cependant, bien que possible, cette présence d’un village se révèle problématique et nous entraine à nous questionner sur les conséquences de cette sédentarisation, notamment sur l’apparition d’une hiérarchie.

Gildwin Bolöx

15 novembre 2009

RRRrrrr!!! L’homo chabbatis, un homme-bête ?

Comme nous l’avons vu précédemment dans l’apparence l’homme préhistorique peut ici faire penser à un sauvage, voir même à une bête. Mais qu’en est-il de son comportement ? Je suis conscient qu’il s’agit d’une comédie et que c’est surement dans le but de faire rire (sic) que les hommes préhistoriques ont parfois des comportements forts originaux, alors que le reste du temps ils se comportent normalement… Mais ces personnages m’ont en effet, parfois, fait penser à des hommes-bêtes. Ce qui est toujours rassurant pour nos contemporains de voir qu’ils sont bien plus évolués (sic).

Parmi les choses que je voudrais ici relever figure d’abord la sauvagerie des meurtres (somme toute relative puisqu’il n’y a qu’un assassin), rappelons qu’un des éléments principaux de la trame de l’histoire est l’assassinat d’hommes, qui sont par ailleurs retrouvés le torse cousu (une théorie sera d’ailleurs émise comme quoi les boyaux des victimes auraient été enlevés). Des meurtres à l’apparence sauvage donc, mais après tout rien de bien gênant à cela lorsque l’on compare avec certaines affaires criminelles contemporaines… qui se révèlent parfois d’une sauvagerie bien supérieure…
 
 

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Le meurtre rapproche du comportement d’un animal sauvage, surtout par l’extraction (supposée) des boyaux. Ce passage du film nous permet de faire une petite précision sur l’histoire de la violence et aussi curieux que cela puisse paraitre vu le statut de primitifs renvoyés généralement des hommes préhistoriques la violence est certainement apparue lors de la hiérarchisation de la société, soi à la néolithisation. Nous ne disons pas ici qu’avant cette période aucun homme préhistorique n’a été tué par un de ses contemporains (une des théories de la disparition des hommes de Neandertal étant par exemple une extermination par les homo sapiens) mais les crimes arrivaient bien moins souvent que dans les sociétés futures. Une petite référence y est d’ailleurs faite puisque le chef de la tribu est celui qui donne le nom de « crime » à l’évènement, qui n’était donc encore jamais arrivé, puisque sans détermination. Sur ce point un bilan mitigé donc mais principalement positif, entre une représentation relativement sauvage du meurtre, pouvant faire penser à un animal, et la mise en avant du caractère exceptionnel du crime.

Le crime un comportement animal chez un humain donc, rien a avoir avec une sorte d’ « animalisation » de nos ancêtres. Si la vision homme/animal s’arrêtait là ce serait parfait et je remercierais le réalisateur d’avoir montré l’aspect exceptionnel de la chose… malheureusement il n’en est rien. Car voyant les hommes préhistoriques de ce film j’ai parfois l’impression de me retrouver devant des personnes à graves soucis psychologiques…

 

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Des personnages d’une débilité profonde même, pour exemple lorsqu’ils s’amusent à se lancer rochers et pierres (notons au passage la force surhumaine des protagonistes)… oh oui, que c’est drôle… même les petits enfants sont parfois bien plus évolués…De même dans la catégorie «je suis un homme préhistorique attardé» je passerais outre sur le fait que tous les membres de la tribu des cheveux propres se nomment Pierre, quelque soi leur sexe, me faisant personnellement penser à une impossibilité de se distinguer, un peu comme le feraient des animaux, et bien qu’il y ai peu de chances que les hommes préhistoriques n’aient pas eu de noms distinctifs aucune preuve sur ce point et il s’agit ici d’un comique de répétition (sic). Donc passons encore ce passage. Le problème arrive lorsque la fille de la tribu des cheveux sales s’infiltre dans leur camps et dit son nom (Guy)… les cheveux propres bien que parlant correctement n’arrivent pas à le prononcer car il s’agit d’un prénom différent de Pierre, je reste persuadé qu’hors contexte de prénom ils parviendraient très bien à le prononcer. Peut-être vois-je le mal là où il n’y en a pas, mais cette scène m’a fait penser à des personnages ayant un léger problème mental…

Un crime ne renvoyant pas spécialement à la bestialité de nos ancêtres donc, un comportement spécial (bien que pouvant être interprété différemment sur certains points). Jusque là guère trop de comparaisons avec un animal… mais nous allons maintenant aborder le point le plus gênant de cette partie…tournons nous d’abord vers la tribu des cheveux sales.

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À la fin du film nous apprenons que le personnage surnommé «le blond» par sa tribu, les cheveux propres, est en fait le fils du chef des cheveux sales et que ça mère n’est autre que…un chimpanzé ! Nous reviendrons dans un autre article sur une possible explication mais disons le immédiatement : l’union entre deux espèces différentes est totalement impossible ou stérile. Et bien que l’homme et le chimpanzé soient tous deux de la famille des hominidés, ils diffèrent par la suite dans leur sous-famille, le chimpanzé est un paniné alors que l’homme préhistorique est un homininé. Et les distinctions deviennent par la suite encore plus complexes mais il faut retenir que l’homme moderne (espèce homo sapiens) est désormais l’unique représentant du genre homo et ne peut donc s’accoupler avec autre chose qu’un homo sapiens. Quant aux hommes de Neandertal leur cas a été à plusieurs occasion remis en question (et l’est encore), ils sont du genre homo quant-à leur espèce la question se pose de savoir s’ils sont totalement à part, homo neandertalis, ou liés à l’homme moderne, et donc capable de s’accoupler avec lui, homo sapiens neandertalis.

 

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Nous le voyons donc il est strictement impossible que l’homme moderne ou l’homme de Neandertal ai eu une progéniture avec un chimpanzé. Quant-à ce comprendre mutuellement, que dis-je ? Parler ensemble même !Bien qu’étant tout deux des primates il y a peu de chances que cela fut possible. Ici l’homme préhistorique apparait donc comme étant un animal (ce qui en un sens n’est pas faux puisque tous les mammifères sont des animaux et que l’homme est un primate, donc un mammifère). Mais ce rapprochement de l’animal peut encore une fois faire penser au supposé éloignement, si soulageant pour l’homme actuel, entre lui et son ancêtre, l’homme préhistorique, ici l’homme-bête.

Cette vision sera par ailleurs complété par le comportement du chef de la tribu des cheveux propres… qui se déplacera à un moment à l’aide de lianes, comme le ferait un singe (ou Tarzan…)…

 

Gildwin Bolöx

10 novembre 2009

RRRrrrr!!! L’homo Chabbatis, l’apparence

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Dans cet article nous nous demanderons qu’elle est l’exactitude de l’apparence de l’homme préhistorique dans ce film ? Avant toute chose rappelons que l’action a été datée à -35000, à cette période l’homo sapiens est avec l’homo neandertalis l’unique représentant des homininés, et ce sont bien ici des homo sapiens qui sont représentés, du moins physiquement (un autre article m’invitera à remettre en cause ce postulat de départ) sur l’apparence physique je ne parle pas des cheveux et de la barbe puisqu’à ma connaissance il n’y a pas de certitude à ce sujet, bien que j’ai régulièrement vu des illustrations montrant les homo sapiens cheveux courts (hors ici le seul ayant des cheveux courts  - enfin étant chauve et ayant tout de même les cheveux longs à partir du bas du crane- est le chef … mais nous reviendrons sur ce sujet plus tard) et que les rasoirs auraient été inventés plus tard, au néolithique, mais des caractéristiques crâniennes et autres mensurations.

 

Le premier problème que je souhaiterais relever est dans la tenue vestimentaire…le public lambda sera ici rassuré de voir que ses primitifs ancêtres n’étaient vêtus que de pagnes en peau de bête… le préhistorien quant-à lui sera affligé de cette vision, une vision pourtant courante dans la majorité des œuvres de vulgarisation préhistorique. En effet par divers moyens (notamment grâce à l’anthropologie sociale étudiant les rares sociétés de chasseurs-cueilleurs existant encore) les tenues vestimentaires de l’époque peuvent être imaginées. Alors qu’il le soit dit une fois encore : l’homo sapiens ne portait pas de pagne !!!

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Des vêtements en peau de bête sans le moindre doute, rappelons que les hommes préhistoriques vivaient dans une société utilitaire et que généralement toutes les parties d’un animal tué étaient utilisées (du moins la réutilisation de toutes les parties du corps du renne est attestée -je prends ici pour exemple le bassin parisien où il était grandement chassé mais il est certain que ce n’est pas spécifique à cette région.). Malheureusement les hommes préhistoriques n’avaient pas encore eu le temps d’inventer l’industrie du coton et ils n’étant pas si sauvages que l’on voudrait nous le faire croire ils avaient trouvé un moyen de s’habiller, la peau des animaux tués lors de la chasse.

J’imagine l’aspect rustique que cela peut avoir pour certaines personnes de se dire que l’homo sapiens s’habillait de peau de bête… désolé encore une fois de la dire, mais peau de bête n’est pas synonyme de pagne (j’en veux pour preuve les vêtements contemporains en cuir). Il s’agissait donc de vêtements on ne peut plus normaux et j’oserais même dire travaillés puisque des aiguilles, et donc de la couture pour les faire, sont attestés… ce qui ne serait pas forcément utile dans la fabrication d’un pagne. Surement pas de pagne donc !!!

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Abordons un autre cliché vestimentaire, cette fois à travers la parure, pourtant attestée pour l’époque. En effet quoi de mieux que de porter le dernier crane humain -réduit par on ne sait quel procédé- à la mode ? Pour être plus tendance vous pourrez l’accompagner d’ossements divers et variés, de préférence humains, effet garantit ! (surtout pour Halloween…). Voici encore une belle représentation de notre ancêtre sauvage et arriéré… Mais soyons sérieux cinq minutes, vous imaginez vous avec ce genre de parure ? Outre l’aspect esthétique des plus particuliers imaginez la difficulté à porter ce genre de bijoux, ne serais-ce déjà que d’un point de vue du poids…

 

Mais en effet comme je l’ai mentionné plus haut, il existait bien des colliers, par exemple en coquillage ou en dent d’animal. Nous sommes là loin d’un primitif fier du dernier crane trouvé on ne sait où. J’oserais même rappeler que ce genre de colliers est encore porté de nos jours… pas si démodés ces hommes préhistoriques…

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Mais devant cette vision (vestimentaire) de l’homme préhistorique nous pourrions nous demander si l’homo sapiens d’Alain Chabbat n’est-il pas en fait un homme-bête ?


Gildwin Bolöx

5 novembre 2009

RRRrrrr!!! Une approche de l’archéologie

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RRRrrrr!!! Drôle de titre pour un film… Pourquoi donc un tel titre ? Le film en lui-même n’apportera aucun élément de réponse, j’ai personnellement ma théorie qui m’encourage à dire que le réalisateur a songé qu’il s’agissait d’un bruit qui pourrait faire penser aux primitifs hommes préhistoriques et à la supposée sauvagerie de cette époque au yeux du grand public.

J’aurais également pu penser au grognement d’une bête sauvage, comme lors de la présentation du titre… mais l’unique apparition d’une créature dangereuse (j’omets volontairement le ver de terre géant) à lieu dans les dernières secondes du film… et quelle créature ! Un dinosaure !

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Alors que l’action est datée, à -35000... Les dinosaures étant, rappelons le, éteints 58 millions d’années auparavant ! Aussi choquant que cela puisse paraitre il s’agit pourtant d’un anachronisme des plus fréquents (pour de plus amples détails je vous renvoie à l’article de Guiton : Prehistoric-Man et les dinosaures).

Cette date de -35000 est-elle en BC (Before Christ) ou en BP (Before Present) ? Aucune précision, mais à 2000 ans près est-ce vraiment important ? Nous partirons ici, et dans les futurs articles sur ce film, du principe que peu importe cette distinction aux vues de la durée de cette période (représentant plus de 99% de histoire de l’humanité) et de la datation somme toute relative en préhistoire, celle-ci n’étant toujours qu’une estimation à quelques milliers d’années près.

Mais aucun élément de réponse concret, d’autant plus que les hommes préhistoriques parleront de façon normale tout au long du film, excepté à deux moments, sur lesquels nous reviendrons plus tard, et oui, encore une fois un moment bien agréable que de ne pas entendre : « moi homme fort, moi chasser ouga ouga ».

Bref, je m’attarde sur le titre de ce film et n’entre pas encore dans le vif du sujet, mais je souhaitais tout de même introduire mon sujet en parlant de la première chose que l’on aborde d’un film, son titre. Mon but ici ne sera pas de donner un avis sur ce film et de dire si je le conseil ou non, je laisse ce soin aux critiques de cinéma et me contenterais de pointer du doigt les exactitudes ou inexactitudes de cette œuvre cinématographique. 

Dans cette première partie, je n’aborderais pas particulièrement les hommes préhistoriques et souhaite parler d’une chose évoquée à quelques occasions dans le film, la fouille archéologique. En effet aussi curieux que cela puisse paraitre le thème apparait, grâce à un personnage nommé le fouilleur (vous l’aurez compris, l’archéologue).

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Il me semble important d’aborder les quelques scènes attribuées à ce personnage car sans archéologie la préhistoire serait totalement inconnue, il s’agit de la seule source concernant cette époque, pas de textes, uniquement des artefacts (les réalisations de l’homme) à extraire du sol pour comprendre le mode de vie de nos ancêtres. Sans cet apport de l’archéologie, ce serait l’émergence du créationnisme et dans la pensée commune l’apparition d’hommes modernes dès les origines et une évolution inexistante. Je vais encore une fois me lancer dans une interprétation personnelle mais je pense que ce personnage n’a pas été inséré dans le scenario par hasard, que le souhait d’Alain Chabbat était de rappeler les liens étroits entre les archéologues et la connaissance du passé, principalement en ce qui concerne cette période. Opinion confortée lorsqu’un de ses compagnons, le regardant, lui dit qu’ils sont les premiers hommes et qu‘il ne trouvera rien, le fouilleur est donc bien l’archéologue à la recherche d’ancêtres… rappel quant à l’existence d’autres hommes avant l’homme moderne ici représenté (pour n’en citer que les plus connus, l’homo erectus et l’homo habilis) ? Certainement, un personnage disant « avant on marchait sur quatre pattes, maintenant on marche sur deux pattes, si ça se trouve bientôt on marchera sur 0 pattes », référence évidente aux premiers hominidés.

Vous l’aurez compris je trouve que cette intention est louable, car rappeler que le travail de l’archéologue est essentiel ne peut jamais faire de mal. Mais qu’en est-il sur le plan historique ? Alors, non, désolé de briser une idée qui aurait pu germer dans l’esprit des personnes ayant vues le film, mais l’archéologue et la fouille pratiquée ici n’ont certainement pas existé à l’époque des hommes préhistoriques ! Je vais donc faire un rapide historique de l’histoire de l’archéologie et des méthodes de fouilles, rapide car je ne doute pas qu’un autre media sera un support plus adapté à ce genre d’explications.

Des prémices à l’archéologie apparaissent dans des temps très reculés, des textes très anciens en faisant parfois mention. Dans ces temps il s’agit cependant d’une vision encore très lointaine de l’archéologie moderne, soi les trouvailles seront de nouveau enterrées religieusement (par exemple en Chine, en 430 AD, lors de la découvertes d’une tombe par le baron Zhu Lin) soi elles servent d’appuie pour maintenir le gouvernement ou une religion qu’il promeut. Pour exemple nous pourrions parler de la découverte de la statue d’un ancien dieu babylonien, Shamash, par le roi de cette même cité au 9ème siècle BC, Nabou-apal-iddina, le souverain voulant rétablir le culte de cette divinité. Dans la même idée, afin de renforcer la chrétienté naissante de l’empire romain, Constantin qui voudra retrouver les tombes des 12 apôtres. Nous le voyons au travers ces quelques exemples, l’archéologie existe déjà en un sens, bien que loin de ses conventions actuelles, mais est souvent dû à des erreurs lors de constructions (comme notre tombe chinoise, qui après avoir été étudiée par des érudits sera de nouveau enfoui… les plus aventureux pourraient y voir des prémices de l’archéologie de sauvetage) ou a un désir de manipuler la population. Ce dernier rôle l’archéologie en sera l’actrice pendant très longtemps, le point culminant étant sans doute au 19ème siècle, à l’apparition de la notion de nationalisme, lors de courses entre les nations pour prouver leurs supériorité sur les autres. Le règne de Napoléon III est bien illustratif de ce genre de manipulation autour de concept d’identité nationale, en effet certains historiens et hommes politiques, comme François Guizot, avaient lancé l’idée que le présent était inscrit dans une continuité historique et l’empereur fera par exemple rechercher Alesia (les Gaulois étant devenu un symbole de l’unité nationale), alors qu’il sera lui-même en posture délicate, un haut symbole de la résistance de ces soi disant ancêtres.

Cependant l’archéologie va relativement disparaitre suite à l’essors du christianisme qui considérera les vestiges anciens, païens, comme maléfiques. Entre le 15ème et le 16ème siècles une prise de conscience sera faîte, après une redécouverte de la culture gréco-romaine, les princes vont rivaliser dans la recherche de bâtiments anciens dans le but d’en construire de nouveaux en utilisant les matériaux du passé (tel les colonnes des temples). À ces occasions des objets sont découverts dans le sol et des savants vont tenter de les mettre en relation avec les textes anciens, l’archéologie sera en train de renaitre.

À la renaissance le terme d’archéologue ne sera cependant pas encore usité au profit de celui d’antiquaires, qui désignera les hommes détenteurs d’un savoir sur la vie des anciens. Cependant, contrairement aux archéologues que l’on peu donc voir comme leurs descendants, ils ne s’intéresseront qu’aux objets beaux et rares ou aux curiosités (pouvant par exemple comprendre des animaux contemporains à deux têtes ou cinq pattes), conservés généralement dans ce que l’on nomme un cabinet des curiosités. L’archéologie n’existe donc pas encore en temps que tel, elle est relégué au rang des curiosités et a pour unique but le prestige.

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C’est véritablement au 18ème siècle que l’archéologie semble prendre son essor, dans les pays scandinaves dans un premier temps. Ces derniers ne vont plus seulement appréhender la recherche des vestiges du passé comme une chasse au trésor, les artefacts et leur place dans le sol vont apparaitre comme des traces du passé pouvant être interprétées. Les fouilles auront cependant parfois lieu de façon violente, comme lors de l’utilisation de dynamite par l’équipe de Schliemann à Troie par exemple.

La découverte de Pompéi et d’Herculanum où la chasse au trésor va provoquer de nombreuses dégradations des sites, notamment avec des fresques arrachées, va causer un changement des mentalités et permettre l’apparition de méthodes de terrain et d’un protocole d’étude vraiment scientifiques. C’est donc au 18ème siècle que nait véritablement l’archéologie, un métier par conséquent extrêmement récent et certainement loin des préoccupations des hommes préhistoriques, pour lesquels le mode de vie était bien différent du notre, et où les chasses au trésor n’avaient pas leur place. Rappelons enfin le rôle de Darwin dans le domaine de la préhistoire, en effet avant sa théorie de l’évolution les recherches archéologiques ne concernaient que les périodes historiques, la recherche préhistorique nait donc véritablement au 19ème siècle. 

Une apparition très précoce de l’archéologue dans ce film donc, mais qu’en est-il de l’exactitude de la méthode de fouille ? Belle image qui nous est ici donnée de la fouille archéologique, nous comprenons vite qu’il s’agit d’une représentation de la fouille horizontale… mais fouiller ainsi sur un chantier de nos jours vous assurera un allez simple dans une sépulture !

Lorsque l’archéologie était encore naissante certes les fouilles étaient pratiquées d’une façon scandaleuse aux yeux des archéologues actuels, j’ai déjà évoqué l’utilisation de méthodes radicales. Mais même si cette discipline est dans tous les cas une destruction elle a l’ambition de conserver des traces de la fouille afin de comprendre la position des artefacts et de pouvoir la réétudier une fois le chantier terminé, d’où l’intérêt de la prise de photographies (bien qu’il serait inquiétant que le fouilleur du film soit équipé d’un appareil photo ^^), de relevés sur plans ou de dessins. Ici une unique fouille où nous comprenons que le relevé sera oublié.

Nous devons en grande partie ce protocole à André Leroi-Gourhan (1911-1986), archéologue sur le site archéologique de Pincevent en France, qui souhaitait comprendre comment vivaient les hommes et non uniquement la succession des époques, par exemple il sera désormais possible de comprendre comment les silex étaient taillés ou l’interaction entre deux sites.

Mais ce n’est pas là que la scène est la plus perturbante. Cette fouille qui à mes yeux représente clairement une fouille dite horizontale n’est pas réalisé selon les normes de cette dernière. Le personnage semble ici creuser de façon incertaine dans un tas de terre, hors la fouille exige un certain de degré de précision et de décaper le sol à plat et proprement, bref de toujours pouvoir voir ce dernier et ce qui s’y dessine malgré les enlèvement de terre (je simplifie mais c’est à peu prêt le principe d’une fouille horizontale aussi nommée fouille ethnographique)… Si le processus de la fouille se passait ainsi , d’une part les artefacts que l’on pourrait en extraire seraient bien moins nombreux et ceux récupérés ne seraient qu’un unique gâchis car extraits d’un contexte essentiels à l’interprétation mais non préservé, et d’autre part des enfants (qui aiment généralement tant creuser) pourraient remplacer les archéologues sur les chantiers de fouille…

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Gildwin Bolöx

3 novembre 2009

Prehistoric-Man entre dans la place!!!

Je vais maintenant parler de la séquence d'introduction de Prehistoric-man.

Pour faire court, l'histoire du jeu -bien que dans les jeux de plate forme, les trames scenaristiques ne soient jamais particuliérement travaillées- met en scene un homme prehistorique nommé Sam. Aprés une bonne nuit de sommeil (on s'imagine ici les traveaux trés durs de ce hero: soulever des rochers, s'entrainer à la massue ou crier tel un tarzan...), ce dernier veut aller casser la croute, arrivant devant la reserve de nourriture du village préhistorique dans lequel il vit (...), il se rend compte qu'elle fut pillée à la faveur de l'obscurité. Notre hero en pagne s'en va donc pour la grotte du chef (re...).

in_a_small_caveman_villageUne fois arrivé, le boss de Sam l'informe que ce vol fut commis par un groupe de dinosaures affamés (encore une fois, le probléme de la cohabitation homme/dinosaure développé precedement, mais n'en tenons pas rigueur ici). Le chef du village compte donc sur Sam et sa force légendaire pour aller chercher des os au cimetiére des dinosaures, loin au nord aprés la calotte glaciaire, afin de pouvoir acheter de la nourriture pour que la communauté puisse tenir l'hiver. Aprés avoir définit la mission qu'il devra accomplir, le chef annonce à Sam qu'il l'accompagnera, lui et quelques autres habitants du village, dans sa quéte d'os, et en profite pour lui présenter ces coequipiers: Le premier d'entre eux n'est autre que le forgeron, vient ensuite le chasseur, puis l'inventeur et enfin, la fille du chef elle méme. Le chef annonce ensuite à Sam qu'il le nommera à sa place et qu'il lui donnera la main de sa fille si il réussit la mission.
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Voici donc présenté rapidement -bien qu'il n'y ai pas vraiment besoin de s'apesantir plus longtemps- les grandes lignes scenaristiques du jeu.
Maintenant voyons en quoi cette introduction n'est, archeologiquement parlant, que peu satisfaisante.
Les problémes soulevés ici sont, dans l'ordre:

-Le probléme de la cohabitation homme/dinosaure dés la premiére image du jeu (se reporter à l'article précédent pour plus de details sur ce sujet).

-la vision de l'homme préhistorique.
-Le fait que le village préhistorique soit doté d'une reserve de nourriture .

-Un peu sur le méme plan, le fait qu'un tel village préhistorique existe (nous parlerons ici du théme de la grotte).
-L'existence d'un chef (permettant d'aborder le théme de la differentiation sociale).
-L'histoire de la callote glaciaire qui nous permet d'étudier le climat au paléolithique.
-L'existence d'un systeme d'échange et d'un systeme monétaire (qui a ici l'air d'étre basé sur les os).
-Mentionner l'hiver peut nous ammener à reflechir sur le mode de vie des hommes durant le paléolithique.

-Le probléme concernant le forgeron, ammenant à reflechir sur l'apparition du metal et du travail de ce materiau.

-Le chasseur permet d'aborder les techniques de chasse au paléolithique.

-L'inventeur pourrait nous permettre d'étudier quelques innovations techniques qui ont eu lieu pendant cette période.

-Enfin, la fille du chef sera un pretexte parfait pour aborder le theme de la femme préhistorique et de la maniére dont elle a ete -et peut encore etre- perçue dans notre societé.

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Nous voyons donc que cette introduction regorge de thémes à étudier dans notre étude de la préhistoire au travers des medias.

Je commencerais donc (prochainement) avec le premier théme aprés la cohabitation homme/dinosaure: "La vision de l'homme préhistorique" ou encore:"La capacité de l'homme moderne à faire passer pour completement abrutis quelques chose dont il ignore presque tout".

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L'archéologie par les médias
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